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La baronnie de la Luthumière à l’époque de la guerre de Cent Ans (1368-1433) par François Vulliod

 

Les Archives départementales de la Manche possèdent deux précieux documents qui nous renseignent de façon détaillée sur la consistance et l’évolution de la baronnie de la Luthumière pendant la guerre de Cent Ans. Tout d’abord le terrier1 de Guillaume LE TELLIER, ou Guillaume DE LA LUTHUMIERE : celui-ci y avait fait mettre par écrit, en 1480, l’inventaire de ses biens fonciers et des redevances qui lui étaient dues par ses vassaux et tenanciers, dans sa terre de la Luthumière et dans son fief de la Connétablie, qui constituaient ensemble la baronnie de la Luthumière, ainsi que dans la seigneurie d’Ectot qu’il possédait par ailleurs. Ce terrier est d’autant plus intéressant pour l’histoire seigneuriale et économique des territoires concernés (environs de Brix, de Sainte-Marie-du-Mont et de Barneville), qu’il apparaît que ces seigneuries sont en réalité décrites dans l’état qui était le leur à une époque beaucoup plus ancienne que la date de rédaction du terrier. Le texte nous montre en effet que le terrier de la terre de la Luthumière et du fief de la Connétablie résulte, pour l’essentiel, d’informations rassemblées lors de plaids tenus en 1368, et que le terrier de la seigneurie d’Ectot est une copie celui qui avait été réalisé entre 1401 et 1417 pour Jean PIQUET, arrière-grand-père de Guillaume LE TELLIER (certaines parties de ce dernier sont cependant plus anciennes, peut-être antérieures à 1380). En second lieu, la copie2 prise au XVIIe siècle d’une information3 faite en 1428 sur ces mêmes seigneuries. Elles avaient été confisquées en 1419 à Jean PIQUET par le roi d’Angleterre et données, en même temps que d’autres biens de même nature, à un capitaine anglais, Thomas BURG ; cette information, qui est aussi détaillée que le terrier précédent, avait pour objectif de recenser les revenus que Thomas BURG pouvait retirer de tous ces dons. Ce second texte peut être complété par une autre information4 tirée de la Chambre des Comptes de Paris, qui avait été faite en 1433, après le décès de Thomas BURG. Elle est très synthétique, mais présente l’intérêt de nous fournir une valorisation globale de tous les revenus de la baronnie, non seulement de ceux qui étaient représentatifs des tenures (les cens), mais aussi de tous ceux qui étaient de la nature d’impôts féodaux (droitures, reliefs, treizièmes, droits de justice, etc.). Chacun de ces documents nous permet d’observer la structure de la propriété et de mesurer le poids des redevances féodales à l’époque de leur rédaction, et leur comparaison permet d’évaluer de façon détaillée les bouleversements apportés par la guerre de Cents Ans et par l’occupation anglaise. Ces deux raisons, ainsi que l’importance historique de la baronnie de la Luthumière, nous ont donc déterminés à en proposer une édition de ces textes. La transcription proprement dite des trois documents sera précédée par un historique de la baronnie de la Luthumière, qui nous permettra de situer dans le temps les différents personnages qui y sont mentionnés à des titres divers. Puis nous analyserons, sur la base du terrier, la structure de la baronnie et de la seigneurie d’Ectot, en type et localisation des fiefs et des tenures, ainsi que la nature des redevances ou services qui étaient dus par les tenanciers et leur importance économique. Enfin les deux informations de 1428 et 1433 nous permettront d’évaluer, une cinquantaine d’années après le terrier, les conséquences de l’occupation anglaise et de la deuxième phase de la guerre de Cent Ans.

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