L’auteur, François Vulliod est polytechnicien, docteur en histoire et ingénieur retraité. Il se consacre maintenant à l’histoire de la Manche, département qu’il fréquente assidument depuis vingt-cinq ans. Il est membre de la SAHM et a publié plusieurs articles dans la Revue de la Manche

L’histoire économique de la Manche n’a été, jusque-là, que très rarement abordée par les historiens et jamais dans sa globalité. Cet ouvrage en donne une présentation synthétique et montre que quatre traits l’ont caractérisée, entre la fin du Moyen Âge et le milieu du xix^e siècle :

- Son territoire a fait partie, au xiii^e comme au xviii^e siècle et au début du xix^e siècle, des zones les plus densément peuplées de France (la Manche était, vers 1800, le quatrième département par sa population), avec plusieurs conséquences importantes : des comportements de limitation de la natalité ; des niveaux de salaires inférieurs à la moyenne ; des exploitations agricoles de petite taille et une lutte constante pour éliminer les terres improductives.

- Chaque territoire devant le plus souvent subvenir seul aux besoins alimentaires de ses habitants, l’agriculture ancienne de la Manche était à vocation céréalière et les rendements étaient relativement bons. Entre 1760 et 1830, les assolements furent transformés, en avance sur le reste de la Normandie, pour éliminer les jachères et la valeur de la production connut une vive croissance. L’élevage resta secondaire jusqu’au début du xix^e siècle, mais le développement des moyens de transport favorables au commerce conduisit à une nouvelle priorité donnée aux bovins et à l’amélioration générale des races animales. Le basculement total de l’agriculture vers l’élevage commença vers 1870.

- Les « manufactures » étaient anciennement significatives, dans la Manche, dans les secteurs du textile, des papèteries et des tanneries, qui donnaient lieu à un commerce notable et à des exportations. Dès la seconde moitié du xviii^e siècle, ces activités déclinèrent relativement au reste de la France où elles étaient au contraire en forte croissance dans les régions qui disposaient de ressources minérales, de moyens de transport développés, de la proximité de marchés importants et de l’accès aux capitaux de grandes villes. La Manche, handicapée dans ces quatre domaines, ne participa pas à la croissance industrielle du xix^e siècle, qui incita, entre 1830 et 1910, environ 30 % de sa population à s’exiler.

- La Manche participait, avant la guerre de Cent Ans, au grand commerce maritime international, mais cette guerre et celles des xvii^e et xviii^esiècles l’en exclurent et réduisirent considérablement ses capacités maritimes. Celles-ci crûrent à nouveau dans la seconde moitié du xviii^e siècle grâce au développement de la pèche à la morue, puis, au xix^e siècle, grâce au développement du commerce permis par une paix durable et par l’amélioration, vers 1850, des infrastructures portuaires.

Cet ouvrage est édité avec le concours du Conseil départemental de la Manche. Son président, Jean Morin en a rédigé la préface. Ouvrage dense de 352 pages, il vous est proposé au prix très modéré de 24,50 euros. Pour le commander aux rubriques  « Autres publications » et « Acquérir nos publications ». Pour toute information sahmmanche@free.fr – Tél : 02 33 91 96 89