L’INSTITUT NOTRE DAME D’AVRANCHES

DU PETIT SEMINAIRE DE L’ABBAYE BLANCHE AU COLLEGE-LYCEE NOTRE DAME DE LA PROVIDENCE A  AVRANCHES : DEUX SIECLES AU SERVICE DE LA JEUNESSE !

Le 25 juin 1821 par décret royal fut créé l’établissement à Mortain.

Voici cette longue histoire en quatre parties :

 

1°-LES VAILLANTS PERES FONDATEURS, citons surtout :

l’entreprenant Abbé DARY, curé de Romagny, qui, parti de rien, eut l’audace, avec les moyens du bord, d’installer un collège pour d’abord former de futurs prêtres, dans une Abbaye du Moyen-Age , délabrée après la Révolution,

L’Abbé AMELINE (1853 à1879), un bâtisseur, soutenu par Mgr Daniel. On lui doit la plupart des grands bâtiments actuels. En 1856 se produisit le martyre en Chine du Bienheureux Auguste Chapdelaine, le plus illustre des Anciens, devenu Saint en 2000.

 L’Abbé DUBOIS (1879 à1905) qui continua les travaux et renforça la pédagogie : formation et rémunération des maîtres, réunions bi hebdomadaires de concertation, salle de lecture et bibliothèque.

Dans leurs relations avec les élèves, les Maîtres se montraient à la fois fermes, mais vivaient aussi de façon amicale, respectueuse, proches d’eux, partageant leur quotidien, souvent rude (lever tôt !). La vie interne était intense : divers mouvements, (Conférence Saint Vincent de Paul…), des fêtes religieuses ou profanes, sorties, conférences, spectacles divers, séances théâtrales, littéraires et musicales, avec la fanfare que l’on allait retrouver plus tard à Avranches, modernisées : cinéma, télé, chorale, journal).

L’Abbé GODEFROY (1905 à 1922) eut une des missions les plus dures et mouvementées :

 

2°- LES DIFFICULTES SOUS LA 3ème REPUBLIQUE (lois de 1901 et 1905) Suite au conflit entre l’Etat et l’Eglise à propos des associations cultuelles, le 13 décembre 1906, l’établissement fut fermé. Difficilement on trouva une solution de repli à l’ECOLE STE MARIE DE DUCEY, encore en bien mauvais état. La vie y reprit cependant son cours avec les activités anciennes.

 

3°- LE RENOUVEAU - L ’Abbé Godefroy, voyant plus loin, dès 1909 songea à s’installer à Avranches, ville plus importante et mieux située. Il créa avec des laïcs entreprenants, dont le Dr Oberlin, président, la Société Immobilière de la Basse Normandie qui allait construire les bâtiments actuels de l’INSTITUT NOTRE DAME, ouverts en 1913. L’avenir semblait souriant, mais, peu après, la guerre allait tout bouleverser. L’Institut   mis à la disposition de la Croix Rouge les locaux qui accueillirent d’abord des réfugiés belges, puis transformés en hôpital N°35, des soldats Français et surtout Belges (au total quelques 10.000 !) L’Institut paiera un lourd tribut humain.

La vie reprit. L’héroïque Chanoine Godefroy fut remplacé en 1922 par un autre « pionnier »

LE CHANOINE BERENGER. On lui doit la chapelle et une aile. Une autre page s’ouvre, mouvementée aussi avec la guerre 39-45. L’Institut fut réquisitionné par les Allemands, très exigeants et   envahissants, malgré les résistances du Supérieur. Ils y installèrent un hôpital militaire. Des solutions provisoires furent trouvées pour élèves et professeurs dans des « Maisons » en ville. Les grands, secouristes, se portèrent courageusement au secours des victimes des bombardements. La vie reprit en 1945. Après le Chanoine Hamel (1948 à 1962), une nouvelle ère s’ouvre :

 

4°-L’NSTITUT FACE AUX PROBLEMES ET DEFIS POSES PAR L’EVOLUTION ECONOMIQUE, SOCIALE, SOCIO CULTURELLE, EDUCATIVE ET RELIGIEUSE.

Cette période « moderne », allait bouleverser et remettre en cause bien des habitudes et certitudes. Citons dans le domaine pédagogique, les lois Debré (fin 1959) associant l’Enseignement libre à l’Etat. Cela allait entrainer des charges  nouvelles, y compris administratives, des aménagements immobiliers et mobiliers: labos, salles de professeurs,  documentation, foyers  socio éducatifs  avec des clubs remplaçant les diverses activités  associatives  antérieures qui enrichissaient les jeunes esprits, leur donnaient le goût de la culture et l’apprentissage de la  vie en communauté, sans oublier les activités sportives, (équipes de basket  deux fois  championnes de France UGSEL.) quand tout ne s’arrêtait pas le vendredi à 16 h après les cours.

Une nouvelle culture, progressivement se met en place : apparition des associations de parents (APEL), réunions et conseils divers, comité d’entreprise, sans oublier les aumôneries…

L’évolution religieuse, la transmission de la Foi allaient se dérouler sous des formes diverses. Si, à Mortain, Ducey et à l’Institut Notre Dame, de très nombreux prêtres, religieux, missionnaires, furent formés, avec le temps, les vocations commencèrent à se raréfier. Notons cependant que dans les années 2000, trois évêques en exercice étaient des « Anciens ». La presse locale titrait alors : « l’Institut pépinière d’évêques ! » Précisons que dès les années 1870-1880 le petit séminaire commençait d’accueillir aussi des élèves laïcs.

La mise en place de la MIXITE fut une révolution, commencée bien avant les « Evènements de mai 68 » qui allaient tout bousculer et remettre en question la conception de l’autorité.

Le rôle des Supérieurs, devenus chefs d’établissement responsables de la bonne marche de la « communauté éducative », notion apparue officiellement en 1989, mais pratiquée, presque depuis toujours dans l’enseignement catholique, associant direction, enseignants, personnels, parents et élèves, élus, devint une tâche primordiale, mais se révélant parfois souvent dure, toujours exigeante…Plusieurs Supérieurs allaient se succéder : les Pères Labbé, Béasse, Goupil, Lelièvre.

 

En 2001, autre grande nouveauté : L’Institut devient LYCEE NOTRE DAME DE LA PROVIDENCE. Le collège est regroupé dans les anciens locaux du Cours St Michel, en ville. Ce sont des laïcs qui sont maintenant à la barre :

D’abord Geneviève RUAULT et depuis 2016, Philippe LE PEILLET qui continue l’œuvre bicentenaire, s’efforçant d’allier ouverture et adaptation à la société (jumelages, révolution numérique) sans renier les valeurs qui font son identité depuis l’origine, restant fidèle à la devise « IDEM UBIQUE LUMEN : PARTOUT ET TOUJOURS LA MÊME LUMIERE !»

     

            Philippe Le Peillet, directeur du lycée-collège,

Jean Bouteloup, président et Michel Normand, association Anciens Elèves (fondée en 1890).

 

 

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